La diversification alimentaire

Intro

On le sait, on peut aller piocher les bons conseils sur l’alimentation des bébés dans le fameux "J’élève mon enfant" de Laurence Pernoud (ou autres) mais j’aime bien confronter ce qui se dit sur les démarches à adopter, ou est-ce plutôt pour me rassurer : si tel conseils est donné là, là et là alors c’est que ça doit être le bon !

Ici, afin de faire un résumé de ce passage important dans le développement de bébé qu’est la diversification alimentaire, je vais m’appuyer sur un article médical des Cahiers de Nutrition et de diététique qui me semble être une bonne présentation des étapes de la diversification.

0-6 mois : du lait, du lait et encore du lait

Durant les six premiers mois "aucun autre aliment que le lait n’est nécessaire à l’enfant (recommandation OMS)".

POURQUOI ?? Avant ses 4-5 mois :
– le lait apporte suffisamment de calcium, de fer et d’acides gras au bébé ;
– le système digestif n’est pas assez mature pour d’autres aliments ;
– le risque d’allergies alimentaires est plus fort

Autour de 6 mois : la diversification pour de nouvelles saveurs

Découvrir de nouvelles saveurs est une étape du développement du bébé : il développe ses sens ainsi que son côté affectif. Cette nouveauté demande du temps et de la coopération. L’idéal étant :

– d’espacer l’introduction des nouvelles saveurs de quelques jours et d’augmenter les doses petit à petit (et proportionnellement de réduire la dose de lait petit à petit)
– que bébé se montre coopératif, et soi-même disponible.

Attention aux allergies : Certains aliments étant très allergènes, ils sont à repoussé au delà de 12 mois (blanc d’oeuf, soja, cacahuètes, kiwi notamment)

6 mois : introduction progressive des fruits et légumes ; viande et poisson ; produits laitiers ; féculents ; matières grasses

– Le lait : il reste très présent dans l’alimentation du bébé : au moins 500 ml par jour (lait maternel, lait de suite)
– Les fruits : mixés et bien cuits en compote (pomme, poire, pêche, banane...)
– les légumes : texture mixée, on commence avec les " légumes dits « doux », peu filandreux, sous forme bien cuite" comme les carottes, les haricots verts, les courgettes, les endives, la betterave rouge, les épinards...
ATTENTION : certains légumes sont moins bien tolérés et donc introduits vers 15-18 mois : lentilles, pois cassés, haricots blancs ou rouges, fenouil, salsifis, céleri, oignons, choux.
– Les protéines animales : quantité à augmenter tout doucement jusqu’à environ 10 g de viande, de poisson ou 1/2 jaune d’oeuf dur par jour.
– Les laitages : introduction des petits suisses au 5ème mois et des yaourts au 6ème mois.

6-9 mois : des repas de plus en plus variés

Si tout est parfait, bébé en est à quatre repas par jour, comme les grands : pratique pour lui proposer des repas de "grands"

• un petit dej composé de lait
• un déjeuner : 10-15 g de viande/poisson/jaune d’oeuf + purée de légumes + lait/yaourt et/ou fruits
• un goûter : lait ou yaourt + fruits
• un dîner : lait OU lait + purée

9-12 mois : introduction de nouveaux aliments

L’alimentation de bébé se diversifie avec :
– un biscuit ou un croûton de pain (au goûter),
– du fromage type gruyère, camembert,
– des fruits crus écrasés, fines tranches de fruits murs
– comme légumes : les différents choux, les tomates
– texture moulinée
– on passe à 20-25 g de viande/poisson
– on reste toujours à 500 ml de lait par jour.

1-2 ans : de vrais repas

– 3-4 par jour avec un vrai petit-déjeuner.
– Apport de lait toujours au minimum de 500 ml : lait de croissance ou maternel.
– Nouveaux aliments : blanc d’oeuf, céréales, pain, pâtes et riz.
– Texture hachée : bébé mange ses morceaux avec les doigts

Source : A. Lokombé Léké, Catherine Mullié, Nutrition du nourrisson et diversification alimentaire, Cahiers de Nutrition et de Diététique, Volume 39, Issue 5, November 2004, Pages 349-359