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Valdès Zoé - La douleur du dollar

samedi 22 février 2014, par Kulli-zumbayllu

Cuca Matinez, la Môme, née en 1934 à Cuba débarque à la Havane à 16 ans où elle trouve un travail de femme d’entretien. Elle rencontre le Ouane, le premier homme à l’avoir embrassée, auquel elle restera fidèle toute sa vie. Le Ouane est parti laissant Cuca enceinte de leur fille, et en lui laissant un dollar...

Nous suivons Cuca tout au long de sa vie à la Havane, sa vie de jeune fille, de maman, de femme mure, de vieille femme, le tout dans un quotidien de misère et de débrouille auquel les havanais sont contraints. L’écriture est crue, violente. L’histoire de Cuba est ainsi dévoilée sous les yeux de la Môme, depuis les années 1930 jusqu’à nos jours.

Le côté violence des mots n’est pas choquant car il y a de l’humour, ce n’est pas triste du tout. J’ai quand même trouvé que parfois, la protagoniste Cuca est pénible à suivre, notamment lorsque le Ouane est parti, j’ai un peu décroché à certains passages et ai lu en diagonale, pressée d’en finir. Néanmoins, le livre est vraiment intéressant pour la description de la vie à Havane et des conditions sociales.

Quelques extraits :

- Comment parler des pieds qui puent tout en montrant que la population avait difficilement accès aux produits pour lesquels il fallait attendre en file...

"Ça [des sandales] schlinguait le panard à vous faire tomber à la renverse, ça donnait des champignons de taille record. Les miens étaient dignes des forêts françaises. J’avais des ongles incarnés et je puais affreusement des pieds, je ne pouvais pas m’en débarrasser même avec du Micocilén, un talc pharmaceutique pour lequel il fallait faire la queue cinq nuits d’affilées" p. 119

- Comment Charles de Gaulle est évoqué dans l’histoire...

« Parce que faut dire, pour ce qui est du corps, je craignais personne et des sentiments, j’en avais à revendre. Avec ça, une bouille de cinéma, mais édentée bien-sûr. Pour moi, c’était seulement une fonction physiologique. N’empêche que j’ai drôlement joui, et comment, je ne dirai pas le contraire. Au moins, j’ai débouché mon trou ; enfin, on va pas en faire un fromage. Tiens, à propos, Charles de Gaulle en aurait été fier. Lui qui adorait évoquer le nombre de fromages en France : trois cent soixante-cinq variétés, autant que de jours dans l’année. Et bien cette fois, j’ai joui comme quand on chie après une semaine de constipation. On se sent drôlement soulagé ! » p. 113

Références

La douleur du dollar [Texte imprimé] : roman / Zoé Valdés ; trad. de l’espagnol, Cuba, par Liliane Hasson. - Arles : Actes Sud ; Québec : Leméac, 1999 (18-Saint-Amand-Montrond : Bussière Camedan impr.). - 341 p. : couv. ill. en coul. ; 18 cm. - (Babel ; 361).

. - Trad. de : Te di la vida entera
ISBN 2-7427-2067-7 (Actes Sud). - ISBN 2-7609-2030-5 (Leméac) (br.) : 51 F. -

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samedi 22 février 2014

Valdès Zoé - La douleur du dollar

Cuca Matinez, la Môme, née en 1934 à Cuba débarque à la Havane à 16 ans où elle trouve un travail de femme d’entretien. Elle rencontre le Ouane, le premier homme à l’avoir embrassée, auquel elle restera fidèle toute sa vie. Le Ouane est parti laissant Cuca enceinte de leur fille, et en lui laissant un dollar...

Nous suivons Cuca tout au long de sa vie à la Havane, sa vie de jeune fille, de maman, de femme mure, de vieille femme, le tout dans un quotidien de misère et de débrouille auquel les havanais sont contraints. L’écriture est crue, violente. L’histoire de Cuba est ainsi dévoilée sous les yeux de la Môme, depuis les années 1930 jusqu’à nos jours.

Le côté violence des mots n’est pas choquant car il y a de l’humour, ce n’est pas triste du tout. J’ai quand même trouvé que parfois, la protagoniste Cuca est pénible à suivre, notamment lorsque le Ouane est parti, j’ai un peu décroché à certains passages et ai lu en diagonale, pressée d’en finir. Néanmoins, le livre est vraiment intéressant pour la description de la vie à Havane et des conditions sociales.

Quelques extraits :

- Comment parler des pieds qui puent tout en montrant que la population avait difficilement accès aux produits pour lesquels il fallait attendre en file...

"Ça [des sandales] schlinguait le panard à vous faire tomber à la renverse, ça donnait des champignons de taille record. Les miens étaient dignes des forêts françaises. J’avais des ongles incarnés et je puais affreusement des pieds, je ne pouvais pas m’en débarrasser même avec du Micocilén, un talc pharmaceutique pour lequel il fallait faire la queue cinq nuits d’affilées" p. 119

- Comment Charles de Gaulle est évoqué dans l’histoire...

« Parce que faut dire, pour ce qui est du corps, je craignais personne et des sentiments, j’en avais à revendre. Avec ça, une bouille de cinéma, mais édentée bien-sûr. Pour moi, c’était seulement une fonction physiologique. N’empêche que j’ai drôlement joui, et comment, je ne dirai pas le contraire. Au moins, j’ai débouché mon trou ; enfin, on va pas en faire un fromage. Tiens, à propos, Charles de Gaulle en aurait été fier. Lui qui adorait évoquer le nombre de fromages en France : trois cent soixante-cinq variétés, autant que de jours dans l’année. Et bien cette fois, j’ai joui comme quand on chie après une semaine de constipation. On se sent drôlement soulagé ! » p. 113

Références

La douleur du dollar [Texte imprimé] : roman / Zoé Valdés ; trad. de l’espagnol, Cuba, par Liliane Hasson. - Arles : Actes Sud ; Québec : Leméac, 1999 (18-Saint-Amand-Montrond : Bussière Camedan impr.). - 341 p. : couv. ill. en coul. ; 18 cm. - (Babel ; 361).

. - Trad. de : Te di la vida entera
ISBN 2-7427-2067-7 (Actes Sud). - ISBN 2-7609-2030-5 (Leméac) (br.) : 51 F. -


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