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Gnaba Abdu - Anthropologie des mangeurs de pain

jeudi 19 juillet 2012, par Kulli-zumbayllu

Intéressante cette étude anthropologique sur le rapport qu’entretiennent les français avec le pain.

En introduction, Abdu Gnaba nous explique que "[…] le rapport que les Français entretiennent avec le pain recèle une part de mystère. […] le pain renvoie à toute une symbolique, religieuse ou profane ; qu’il constitue pour les français un référent identitaire, […] qu’il appartient toujours à notre histoire familiale." (pp 13-14).

"Le pain est [donc] matière et histoire" (p 14) et aujourd’hui encore, malgré les modifications de la consommation, le pain est un aliment qui fait toujours partie de la vie des français.

Le livre est divisé en plusieurs chapitres :

1. "Le pain ne se dit pas, il se raconte" (p 31)

Chacun a une expérience personnelle avec le pain : expérience du goût, d’un équilibre alimentaire, du partage et du vivre ensemble, du symbole, de l’identité, du rite, de la tradition...

Le changement des conduites alimentaires a toutefois modifié le rapport au pain : il y a "déritualisation du pain" (p 41). Autrement dit, la boulangerie n’est plus un lieu de ralliement, notamment chez les jeunes (qui préfèrent se retrouver dans les zones commerciales). Aussi, le pain suit l’évolution des rythmes de vie actuels : le pain acheté en semaine est devenu un "pain pressé" à l’inverse du pain du week-end.

2. "Le pain se raconte parce qu’il se partage" (p 55)

Le pain est un aliment qui se mange avec tout. Cependant, de "pain nourricier", nous sommes passés à un "pain plaisir". La relation au pain est devenue plus rationnelle (aspects nutritionnels), les anciennes générations (qui ont connues des périodes de restrictions alimentaires) se passent moins de pain alors que les plus jeunes pourraient s’en passer.

Aujourd’hui on préfère la qualité du pain à la quantité. Concernant le type de pain, la baguette semble plus adaptée à nos modes de vie individualistes (le gros pain type miche représente davantage un produit de subsistance car il se conserve bien)

3. Le pain = aliment identitaire (p 73)

Le pain est un aliment culturel, c’est une partie de nous-même (c’est-à-dire qu’il nous manque lorsque l’on en est privé, lors d’un séjour à l’étranger par exemple).

Il existe différents pains, ce qui permet de distinguer différents mangeurs de pain.

4. Six profils de mangeurs de pain (p 95)

- L’Authentique = pas de repas sans pain, il préfère la baguette (profil type homme jeune ou adulte)
- Le Nomade = génération 1980-1990, il s’adapte et n’achète pas toujours le même type de pain
- L’Errant = ne sait pas vraiment ce qu’est le pain, profil type du jeune urbain, habitué à la mal-bouffe et aux fast-food.
- Le Déphasé qui aimerait manger du bon pain mais qui ne prend pas le temps de le faire
- L’Hédoniste qui mange du pain pour se faire plaisir, privilégie les pains spéciaux, bio... Jeune, urbain, nouvelle tendance
- Le Bipolaire qui est un authentique la semaine (pain à tous les repas) mais hédoniste le week-end (se fait plaisir), profil de la mère de famille, urbaine

5. Le pain et les femmes (p 105)

Un petit chapitre consacré à la place de la femme dans le rapport au pain.

La femme s’oriente en fait de plus en plus vers un "pain plaisir". Nous sommes dans une époque où ce n’est plus forcément elle qui fait ou achète le pain.

De plus, la femme joue un rôle important dans la valorisation des vertus nutritionnelles du pain : elle transmet la tradition du pain.

Un ouvrage qui se lit facilement d’autant plus qu’il s’agit d’un sujet qui nous touche tous. J’aurais aimé un passage sur le profil du mangeur de pain qui fait son pain, mais cela fera peut-être l’objet d’une prochaine étude...

Référence :

Anthropologie des mangeurs de pain [Texte imprimé] / Abdu Gnaba. - Paris : l’Harmattan, DL 2011 (14-Condé-sur-Noireau : Impr. Corlet numérique). - 1 vol. (194 p.) : ill., couv. ill. en coul. ; 22 cm. - (Horizons anthropologiques).

Bibliogr. p. 189-190
ISBN 978-2-296-54188-7 (br.) : 18,50 EUR. - EAN 9782296541887

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jeudi 19 juillet 2012

Gnaba Abdu - Anthropologie des mangeurs de pain

Intéressante cette étude anthropologique sur le rapport qu’entretiennent les français avec le pain.

En introduction, Abdu Gnaba nous explique que "[…] le rapport que les Français entretiennent avec le pain recèle une part de mystère. […] le pain renvoie à toute une symbolique, religieuse ou profane ; qu’il constitue pour les français un référent identitaire, […] qu’il appartient toujours à notre histoire familiale." (pp 13-14).

"Le pain est [donc] matière et histoire" (p 14) et aujourd’hui encore, malgré les modifications de la consommation, le pain est un aliment qui fait toujours partie de la vie des français.

Le livre est divisé en plusieurs chapitres :

1. "Le pain ne se dit pas, il se raconte" (p 31)

Chacun a une expérience personnelle avec le pain : expérience du goût, d’un équilibre alimentaire, du partage et du vivre ensemble, du symbole, de l’identité, du rite, de la tradition...

Le changement des conduites alimentaires a toutefois modifié le rapport au pain : il y a "déritualisation du pain" (p 41). Autrement dit, la boulangerie n’est plus un lieu de ralliement, notamment chez les jeunes (qui préfèrent se retrouver dans les zones commerciales). Aussi, le pain suit l’évolution des rythmes de vie actuels : le pain acheté en semaine est devenu un "pain pressé" à l’inverse du pain du week-end.

2. "Le pain se raconte parce qu’il se partage" (p 55)

Le pain est un aliment qui se mange avec tout. Cependant, de "pain nourricier", nous sommes passés à un "pain plaisir". La relation au pain est devenue plus rationnelle (aspects nutritionnels), les anciennes générations (qui ont connues des périodes de restrictions alimentaires) se passent moins de pain alors que les plus jeunes pourraient s’en passer.

Aujourd’hui on préfère la qualité du pain à la quantité. Concernant le type de pain, la baguette semble plus adaptée à nos modes de vie individualistes (le gros pain type miche représente davantage un produit de subsistance car il se conserve bien)

3. Le pain = aliment identitaire (p 73)

Le pain est un aliment culturel, c’est une partie de nous-même (c’est-à-dire qu’il nous manque lorsque l’on en est privé, lors d’un séjour à l’étranger par exemple).

Il existe différents pains, ce qui permet de distinguer différents mangeurs de pain.

4. Six profils de mangeurs de pain (p 95)

- L’Authentique = pas de repas sans pain, il préfère la baguette (profil type homme jeune ou adulte)
- Le Nomade = génération 1980-1990, il s’adapte et n’achète pas toujours le même type de pain
- L’Errant = ne sait pas vraiment ce qu’est le pain, profil type du jeune urbain, habitué à la mal-bouffe et aux fast-food.
- Le Déphasé qui aimerait manger du bon pain mais qui ne prend pas le temps de le faire
- L’Hédoniste qui mange du pain pour se faire plaisir, privilégie les pains spéciaux, bio... Jeune, urbain, nouvelle tendance
- Le Bipolaire qui est un authentique la semaine (pain à tous les repas) mais hédoniste le week-end (se fait plaisir), profil de la mère de famille, urbaine

5. Le pain et les femmes (p 105)

Un petit chapitre consacré à la place de la femme dans le rapport au pain.

La femme s’oriente en fait de plus en plus vers un "pain plaisir". Nous sommes dans une époque où ce n’est plus forcément elle qui fait ou achète le pain.

De plus, la femme joue un rôle important dans la valorisation des vertus nutritionnelles du pain : elle transmet la tradition du pain.

Un ouvrage qui se lit facilement d’autant plus qu’il s’agit d’un sujet qui nous touche tous. J’aurais aimé un passage sur le profil du mangeur de pain qui fait son pain, mais cela fera peut-être l’objet d’une prochaine étude...

Référence :

Anthropologie des mangeurs de pain [Texte imprimé] / Abdu Gnaba. - Paris : l’Harmattan, DL 2011 (14-Condé-sur-Noireau : Impr. Corlet numérique). - 1 vol. (194 p.) : ill., couv. ill. en coul. ; 22 cm. - (Horizons anthropologiques).

Bibliogr. p. 189-190
ISBN 978-2-296-54188-7 (br.) : 18,50 EUR. - EAN 9782296541887


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